Une énième étude critique sur les jeux d’argent en sol canadien

Révélée au grand jour le mois dernier seulement, l’étude du CCDUS (Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances) porte sur les niveaux et pratiques de jeux d’argent en 2010 et, plus précisément, sur les activités de casino en ligne. Le document met en relief la fréquence de jeu que consacrent les Canadiens par heure, par jour et par semaine. Ainsi, un peu plus de 25 000 personnes âgées de 18 à 75 ans ont été interrogées. L’étude tire une conclusion très claire à l’issue de la comparaison des divers formulaires distribués : près de 48 % des Canadiens ont joué au moins une fois durant les 12 derniers mois.

Si l’étude révèle que les jeux de casino préférés des Canadiens sont les machines à sous et le poker, elle démontre surtout qu’un joueur sur cinq est actif au pays. Un joueur sur cinq a également misé au moins 500 $ CA pendant l’année.

Autre élément important : les hommes sont des adeptes plus fidèles des jeux en ligne que les femmes. 51 % d’entre eux se sont au moins une fois adonnés aux jeux de casino. Parmi eux, 15,5 % sont considérés comme des joueurs actifs. À savoir que les cartes à gratter et les jeux de loterie comme le bingo ou le keno ont remporté un franc succès en 2010, ces jeux ayant été pratiqués à respectivement 75,5 % et 62,2 %.

Les paris hippiques et sportifs ainsi que le poker n’ont été pratiqués que par environ 8 % des répondants. Une partie des parieurs s’adonnant à des jeux offerts en dehors des cadres provinciaux au Canada s’expose à des risques juridiques et présente également des signes possibles d’addiction. Par ailleurs, l’étude du CCDUS indique que le Canada compte environ 400 000 personnes présentant un risque modéré, dont 200 000 à risque élevé. Il n’en demeure pas moins que le Canada est bien positionné dans le classement mondial du jeu responsable. Il se classe juste derrière les États-Unis, l’Australie, l’Italie, le Royaume-Uni et la Belgique.

Cependant, le fait que des parieurs au pays s’orientent d’eux-mêmes vers des sites de casino en ligne non autorisés, qu’il s’agisse de machines à sous ou de blackjack, démontre la nécessité d’un encadrement rapide. Plusieurs pays, dont l’Italie et le Danemark, se sont mis au goût du jour et le Canada devrait logiquement suivre cette tendance au cours des prochains mois.

Au moment de l’étude, dans la plupart des provinces, l’offre légale de jeux d’argent en ligne se concentrait principalement sur les paris sportifs (paris combinés) et hippiques ainsi que sur le poker, via des plateformes provinciales. Mais si les provinces et territoires élargissaient l’offre pour inclure davantage de jeux de casino, les retombées pourraient être significatives pour le Canada, en accroissant les recettes publiques destinées aux programmes sociaux.